Mollon

Porcelaine émaillée
35 x 34,5 x 32 cm

Devant cette œuvre en céramique naît une certaine curiosité : que regarde-t-on exactement ? Une forme paradoxalement fragile et dure, une bosse de porcelaine s’affaissant sur elle-même. Mollon porte bien son titre, choisi par l’artiste de façon presque dadaïste à la fabrication de la pièce : elle parle d’un « (…) échange ludique entre ce que je vois et ressens face à la pièce et les mots qui me viennent à l’esprit ». Depuis plusieurs années, l’artiste explore le médium céramique, qu’elle affectionne tant pour la liberté et l’empreinte du geste sur la matière que pour les incertitudes qui l’accompagnent : la céramique renferme en effet une part d’imprévu, et la réaction de la matière à la cuisson n’est contrôlable que jusqu’à un certain point. Caroline Achaintre aime brouiller les pistes, ne fixant pas de sens ou représentation précise à ses œuvres qui naviguent entre abstraction et figuration, laissant à la perception et l’imagination du spectateur une place centrale. Mollon peut ainsi rappeler selon l’angle de vue, l’humeur et le regardeur une petite créature à la bouche grimaçante, un drapé (motif récurrent dans l’histoire de l’art, souvent prétexte à une démonstration de dextérité pour les sculpteurs et les peintres), un amas de pâte à papier ramollie, et même une peau abandonnée, telle un vestige de mue.