Sans titre (Nanitos aux caisses)
Résine, métal et matériaux synthétiques
210 x 60 x 80 cm
Personnage à tête de potiron avec un attirail de jardinier et une sacoche dans le dos, ce Nanitos semble bien occupé, balançant sur ses bras une pile de caisses plastique de manutention colorées plus haute que lui. Cette créature mi-humaine, mi-végétale est tout droit sortie de l’imaginaire de l’artiste Jean-François Fourtou et des contes qu’il racontait à sa fille quand celle-ci était enfant. En 2018, sur sa propriété de Marrakech, véritable parc de sculptures à ciel ouvert, l’artiste décide de donner vie à cette tribu de « Nanitos », qui naissent dans le potager de la maison marocaine et deviennent jardiniers une fois adultes – vivant ainsi en paisible autarcie. Une origine autobiographique récurrente dans le travail de Fourtou, qui invite par ses œuvres les spectateurs à retrouver un enchantement et des sensations enfouies ou oubliées qu’il associe à l’enfance. L’artiste nous invite à entrer dans un univers à la fois parallèle et familier : « c’est volontairement que la métamorphose que l’artiste fait subir à ses sujets demeure limitée par rapport au réel ».[1] Le fantastique n’exclut pas l’étrangeté : les Nanitos, à la nature « aussi merveilleuse qu’équivoque »[2] sont ainsi dans son travail la représentation la plus proche de l’humain, tout en restant hybrides et énigmatiques.
[1] Ardenne, Paul, « Notre vrai monde est parallèle » in Le Monde de Jean-François Fourtou, Éditions Dilecta, Paris, 2023, p. 22
[2] Ardenne, Paul, « Notre vrai monde est parallèle » in Le Monde de Jean-François Fourtou, Éditions Dilecta, Paris, 2023, p. 23