Paris
Impression jet d’encre sur hahnemühle, éd. 2/10
146 x 110 cm
Depuis les années 1980, Georges Rousse – artiste nomade, comme il aime à se décrire – intervient dans des lieux abandonnés ou en voie de réhabilitation, au travers d’une démarche artistique dans laquelle il est à la fois peintre, photographe, installateur et architecte.
« Georges Rousse crée ses formes en fonction d’un point de vue final qui sera celui de l’objectif photographique. Réparti sur les différentes parois de l’espace, le dessin opère une annulation de sa profondeur réelle pour mieux lui substituer la frontalité d’une forme géométrique. Ainsi, par un effet de trompe-l’œil et d’anamorphose très maîtrisés, il bouleverse notre perception de l’espace. » [1]
Voici donc la particularité de cet artiste qui intervient sur le réel – l’architecture – plutôt que sur la représentation – l’image photographique – [2], quand notre œil désormais habitué aux manipulations numériques a du mal à prendre la juste mesure de la réalité spatiale de l’image qui nous est présentée. Une installation qui sous-entend la présence de l’artiste et son implication physique dans ce trompe-l’œil. Ainsi, pour réaliser Paris, l’artiste a investi quatre jours durant un immeuble de la rue de Courcelles (XVIIème arrondissement). Il est intervenu dans un bâtiment en construction, intéressé par l’architecture éphémère constituée par les échafaudages servant à construire les verrières de ce futur immeuble de bureau. Georges Rousse crée ce qu’il appelle un soleil jaune ; le cercle peint, motif récurrent dans son travail, évoquant tant la lumière perçant à travers la froideur métallique de la construction que l’objectif de l’appareil photographique…
[1] « Georges Rousse », Institut d’art contemporain, Villeurbanne / Rhône-Alpes
[2] Lupien, Jocelyne, « Conversation en chantier avec Georges Rousse » in Georges Rousse. Tour d’un monde, éd. Actes Sud, 2010, p. 23