Pluie O33/5
5 javelots en aluminium poli, 5 miroirs en acier inoxydable, 5 néons
Hauteur 280 cm, socle 124 x 90 x 10 cm
L’œuvre Pluie O33/5 2024 naît de la persistante fascination de Jean-Charles Pigeau pour le lien « entre ciel et terre ». L’extrémité pointue des javelots qui constituent l’œuvre tend notre regard vers le haut, tandis que ceux-ci se trouvent simultanément reflétés dans les miroirs polis qui les soutiennent. Prolongation infinie de ce trait en aluminium, et écho au titre de l’installation, qui semble rendre presque tangible une représentation de la pluie.[1]
Les néons aux couleurs des anneaux olympiques – utilisés ici par l’artiste pour la première fois – enserrent avec une douce intensité le « cercle et la ligne », éléments fondamentaux du travail de Jean-Charles Pigeau.[2] Pluie O33/5 est une version concise et resserrée (à la façon d’un haïku, remarque l’artiste) de l’œuvre Pluie O33 2018, une installation monumentale composée de 33 fuselages imaginée en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques pour l’espace public parisien.
Le javelot fait des incursions récurrentes dans le travail de l’artiste depuis 1983, pour plusieurs raisons. Il y d’abord sa forme et sa légèreté, ainsi que sa nature d’objet manufacturé qui change de contexte une fois qu’il devient matière artistique. Ensuite, sa symbolique : le javelot évoque à la fois une arme antique et un sport ayant traversé les siècles, un domaine dans lequel Jean-Charles Pigeau trouve une certaine affinité avec les philosophies bouddhistes et taoïstes qu’il affectionne. Il voit dans le sport une forme de sacralité, que transportent avec eux les Jeux Olympiques et Paralympiques dont l’artiste veut ici garder la trace. Pluie O33/5 constitue également un clin d’œil aux nouveaux espaces rénovés dédiés à l’association RAJA SPORT au sein du siège européen de l’entreprise.
[1] Evenos, Claude, 1985
[2] Delormas Jérôme, « Jean-Charles Pigeau arpenteur », 1993