Sac C

Empreinte en plâtre d’un sac plastique de la chaîne de magasins Castorama
48,5 x 35,5 cm

Avec Sac C, Benjamin Sabatier met à l’œuvre une pratique courante dans son travail : la réutilisation et le recyclage, à la fois de matériaux mais aussi de procédés de fabrication. En fixant l’empreinte d’un sac plastique dans du plâtre, ancrant l’œuvre dans notre vie quotidienne, il interpelle le spectateur tout en le mettant face à une contradiction. En effet, par son geste, il pérennise l’image d’un contenant symptomatique de la société de consommation, dont l’efficience dépend de la brièveté d’usage des objets qu’elle nous vend. Violaine Boutet de Montel souligne avec justesse qu’en plus de ré-utiliser ces déchets, « dont la fonction première était de pousser le consommateur à l’achat […] Il [Benjamin Sabatier] en fait aussi de nouvelles marchandises, et d’art qui plus est ! » (1). À la manière d’un fossile, le plâtre fait perdurer une palette minimale de vert et de bleu, posant la question de l’impact de ces emballages en plastique sur notre environnement et des traces que nous laissons derrière nous.

(1) Boutet de Monvel, Violaine, « Inventaire » dans Sabatier, Benjamin, Inventaire, éd. Anamosa, Paris, 2022